Histoire Villa Paulita
La quiétude du lac, le mystère de la forêt, le défi de la montagne, l’air pur, les étoiles proches… Tout est enchantement. En regardant les cygnes du lac et les sommets des Pyrénées, l’environnement invite au calme mais aussi à la pratique du sport et à la randonnée. C’est cette tranquillité et ce bien être que ressentent nos clients aujourd’hui.
Ces choses là, c’est également ce que sentirent Ramón Volart et son épouse quand ils achetèrent cette merveilleuse demeure en 1920. Cela faisait déjà quelques années qu’ils passaient les étés à Puigcerdà. Ils s’attacheront définitivement à ce lieu en acquérant la villa la plus belle de toutes au bord du lac.
Quatre générations successives de la même famille passeront des étés heureux dans cette villa avant de la transformer en hôtel afin d’ouvrir ses portes à quiconque recherche comme eux des moments heureux de tranquillité et de liberté.
Plusieurs années furent nécessaires pour terminer la construction de touts les villas au bord du lac «appelées localement des Tours». De style éclectique, en forme de croix, dont l’un des bras est agrémenté d’une tour, l’architecture était très éloignée des tours défensives de la veille ville. Elles offraient au contraire un magnifique point de vue sur la Cerdagne.
Les villas se distinguent par une bichromie en rouge et beige qui n’est pas sans rappeler Brunelleschi.
Villas, parc et étang forment un ensemble qui le différencie de ses vieux espaces médiévaux en formant un groupe urbain qui depuis plus d’un siècle nous enchantent.
Ramón Volart louait chaque été une demeure depuis 1910 et d’autres familles firent pareilles et formaient ce que l’on appelait la colonie en opposition à «la Villa» occupée par les habitants habituels de Puigcerdà.
Le Barcelonais profitait en saison d’été du meilleur de la Cerdagne, excursions dans les bois, promenades en montagne et d’autres activités de l’époque comme la danse.
Tant par sa position que par son caractère, Ramón Volart était un homme bien connu dans la région. A ce titre il fut invité à une inauguration importante, celle de la ligne de chemin de fer reliant Ribas de Fresser et Puigcerdá. L’aboutissement d’une œuvre obstinée à laquelle plusieurs entreprises et générations participèrent. La finalité de ce tronçon permis de relier par le chemin de fer Barcelone à Puigcerdà et de vaincre le relief difficile de la région. Le gain de temps pour la durée du voyage, la commodité pour les voyageurs d’arrivés à leur résidence sans fatigues offraient de grands avantages.
A ce moment l’on proposa à Ramón Volart de faire une offre pour l’achat de la plus belle villa située au bord du lac.
Industriel Barcelonais, Ramón Volart était spécialisé dans la dentelle comme déjà avant lui son père dans des tissus très spéciaux. Ce fût l’esprit entreprenant de Ramón Volart qui le conduisit au centre de l’Europe à la recherche de machines de dernières générations et de mains d’œuvres spécialisées pour installer les premiers métiers à tisser d’Espagne, capable de fabriquer à la machine les tulles et les dentelles les plus délicates.
Consciencieux dans la fabrication et créatif à l’heure du dessin, Volart connu le succès avec ses tissus et obtint de nombreuses récompenses telles que, Barcelone 1888, Zaragoza 1900, Bruxelles 1910, Barcelone 1929 et Séville 1930. La meilleure des récompenses était d’être fournisseur des Rois d’Espagne et d’habiller avec ses dentelles la plus haute classe espagnole dans les occasions les plus solennelles. Voiles, écharpes, mantilles…
Le commerce exigeait beaucoup d’attention et de travail, néanmoins à chaque été le couple Volart et leur fille Elvira revenaient à Puigcerdà.
La capitale de la Cerdagne commença à être à la mode au dernier tiers du XIX siècle. Puigcerdà était le lieu que quelques privilégiés avaient élus pour se reposer. Ils commencèrent à construire de jolies maisons de campagne, résidences d’été en dehors de la cité médiévale. Les premiers vacanciers marqueront le lieu et par leur présence attireront l’attention des Barcelonais vers cette zone des Pyrénées. Certes son accès était difficile mais son environnement si enviable que les résidences d’été commencèrent à se multiplier. Surtout à la fin de la dernière guerre Carliste en 1876 quand la commune détruisit la muraille de la cité médiévale afin de rendre un accès plus aisé à ces nouvelles résidences et aux nombreux potagers qui entouraient le village. Un de ces champs de cultures situé juste à l’étang fut acquis pour le transformer en village offrant les meilleurs attraits. En suivant cette idée on urbanisa la zone qui avait déjà été arborée l’année précédente. On décida la construction de 12 chalets qui offriraient le double avantage d’avoir de l’eau pour les potagers ainsi que de l’eau potable, le tout au point le plus élevé du village, qui signifiait pour ses habitants, « aire plus sain » et « vues admirables ».
C’est alors que Ramón Volart fît son offre de rachat pour la villa. En Juillet 1920, Ceretania, le journal local annonçait que la tour récemment acquise avait reçu le nom de Villa Paulita en l’honneur de Paulita Pich épouse de Ramón et nouvelle propriétaire. Publiquement le rédacteur souhaitait au couple «de profiter de la villa pendant de nombreuses années de bonheur». Ses souhaits se concrétisèrent.
Les années 20 et le commencement des années 30 furent agréables pour les habitants de la Villa Paulita. La demeure vécut l’époque de repos de Ramón Volart et lui permit de pratiquer le dressage de chevaux, une passion dont ses petits enfants hériteront. Il élevait des ânes pour les former à l’attelage tandis que son petit-fils Ramón Estany pratiquait l’élevage de concours.
Beaucoup d’années passeront avant d’en arriver là et peut être Ramón Volart pensait ‘il à un de ses petits enfants qu’il n’avait pas encore quand, cinq ans après l’acquisition de la villa il décida d’entreprendre de nombreuses améliorations. Il ajouta des détails personnels tels une verrière plommée par des portes d’accès qui rappelait énormément les dessins délicieux et géométriques de ses dentelles. Il y mit des notes extravagantes de couleurs avec des verres colorés aux fenêtres. La maison sera toujours prête pour accueillir sa famille. Elvira, sa fille unique se maria avec José Maria Estany. Le couple lui donna 3 petits-enfants.
A partir des années 40, le rythme que récupère Puigcerdá fui différent. Les protagonistes de «la colonie» retourneront, bien que plus exclusivement en été: Puigcerdà était à chaque fois plus proche et ils avaient découvert les sports d’hiver. Le club de golf de la Cerdagne et les pistes de ski de la Molina deviendront deux lieux habituels où se réuniront les nouvelles générations des Barcelonais amoureux de cette terre.
L’hippique, le dressage, les excursions dans les bois, les montées aux piques des montagnes proches… les petits-enfants de Volart apprendront à aimer la Cerdagne sous l’œil attentif du patriarche. Monsieur Ramón dirigea sa société encore durant quelques années et se tenu au courant de tout ce qui se passait dans sa maison. A sa mort, tandis que son petit-fils prenait les rênes des métiers à tissés, se fut sa fille Elvira qui dirigea le destin de Villa Paulita, où se réunissait chaque été, déjà dans les années 60, toute la famille : le couple, ses trois enfants avec leur conjoints respectifs et les petits enfants. Tout un bataillon qui occupait la villa de haut en bas en utilisant la même distribution que Monsieur Volart avait disposé dans ses réformes de 1925.
Au semi-sous-sol se trouvaient les zones de services: une charbonneuse, repasseur, blanchisseur et la cuisine qui se communiquait avec l’office du rez-de-chaussée à travers d’un monte-charge. Au rez-de-chaussée, à part de cet office et du hall d’entrée, il y avait deux salles à manger (une d’elles pour les enfants), deux salons (un destiné au piano) et une toilette (WC). L’étage principal était occupé par quatre chambres nobles, chacune d’elle avec sa propre salle de bain, et d’une petite chambre. Au deuxième étage se trouvait le royaume des enfants, vu qu’il y avait une grande salle de jeu avec ping-pong et billard entourée des chambres des plus petits joints à leur bonne d’enfant respective. S’y trouvaient aussi les chambres de services. C’est depuis ce même étage, et par un escalier en caracole, que l’on rejoignait la tour. Dans le jardin continuait les jeux infantiles et, pour que cette nouvelle génération continue à aimer cette maison et sa terre, Elvira, la grand-mère, assigna un arbre à chacun de ses petits-enfants. Jusqu’aux dernières années du XX siècle, Villa Paulita ou la Tour de Volart, comme l’appelait les habitants de Puigcerdà, fut le centre des réunions familières et le lieu de cohabitation d’été.
C’est seulement au bord du XX siècle que les héritiers de Volart, habitants des temps nouveaux et de rythme de vie différent, arrêteront de visiter régulièrement la villa.
Convertir la maison familiale en cet hôtel fut pour eux la meilleure forme de partager ses magnifiques expériences et de proliférer le bonheur que cette villa à donner à ses habitants depuis 1920. Ouvrir ses chambres, transformer les écuries en restaurant et rajeunir le jardin fuit un forme d’obtenir que l’esprit entreprenant, créatif et vivifiant de Ramón Volart continue à être en vie. Et quel meilleur hommage à Paulita, la femme qu’il a tant aimé, en donnant le nom de Villa Paulita afin qu’elle continue à présider la villa la plus jolie de toute, celle à côté du lac.